lundi 15 novembre 2010

Nicolas Sarkozy: de Marx à Machiavel


L’actualité politique française a vu dimanche 14 novembre un nouveau remaniement ministériel, l’équipe Fillon II ayant laissé sa place à l’équipe Fillon III.
 Plusieurs observations peuvent être faites pour un œil avertit.
Premièrement l’éviction de tous les représentants de « l’ouverture », c'est-à-dire les ministres et secrétaires d’Etat proches ou encartés à gauche. Ainsi à part Eric Besson mais qui par son comportement depuis 2007 n’entre pas dans cette catégorie, on a assisté au départ de Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel et Fadela Amara. Il n’y a plus dans le gouvernement que des membres de l’UMP.
 Deuxièmement, on peut constater outre le départ de Fadela Amara celui de Rama Yade, mettant ainsi un peu en veilleuse la représentation de la diversité. Bien que Nora Berra, médecin d’origine kabyle ait été reconduite au secrétariat d’Etat à la Santé, et que la présidente de la HALDE Jeannette Bougrab ait été nommé au secrétariat d’Etat à la jeunesse et à la vie associative, la faible notoriété de la première et la qualité de fille de Harki au prénom chrétien de la seconde démontre qu’il y a une réelle volonté de ne pas se faire aimer de la population maghrébine et sub-saharienne de France.
 Enfin troisièmement, les Ministères de la Santé et de l’Immigration ont été dissout et transférés respectivement aux Ministères du Travail et de l’Intérieur. Si il ne fait pas trop de doute sur le pourquoi du transfert du second au père fouettard Brice Hortefeux, il est possible que Nicolas Sarkozy et son entourage nous prépare une dernière surprise avec des réformes prochaines dans les Hôpitaux, ce qui serait une première dans l’Histoire politique juste avant les Présidentielles de 2012.
 L’équation est très simple pour le Président : si il arrive à donner l’impression aux électeurs qu’il agit et qu’il a un programme cohérent, il sera réélu dans 18 mois. Et pour l’instant force est de constater que le contre-pouvoir joue le rôle de sparring-partner à la perfection, au milieu des cris d’orfraie des opposants politiques et des médias.
 Seulement quand on a encore les yeux en face des trous, il apparaît nettement que tout ça est une mascarade de grande ampleur et qu’en aucun Nicolas Sarkozy a et a eu un programme cohérent et l’intention d’agir. La question est donc pourquoi ? Quelles raisons objectives et subjectives poussent à ce comportement et à ce cynisme absolu ?

 En premier lieu, il me vient en tête l’œuvre de Karl Marx, ce brillant intellectuel dont le seul tort aura été finalement de n’avoir rien compris au Capitalisme, ce qu’au vu du contexte de son époque, nous lui pardonnons volontiers.
 Ce que je retiens c’est sa métaphore de l’iceberg pour expliquer le fonctionnement des sociétés. Une partie émergeante, qui reste dans les grandes lignes de l’Histoire, et une partie immergée, qui dans l’ombre est pourtant la plus essentielle au fonctionnement de la première.
 Lui en a déduit que l’activité économique représentait la base, et que les expressions externes étaient la philosophie, le droit, la conception des choses de la société en générale, et bien évidemment le système politique qui en découlait. Il avait bien évidemment raison sur le fond, mais a eu tout faux sur la forme.
 Sa pensée Matérialiste l’a poussé à ne pouvoir concevoir uniquement les choses  que sur le fonctionnement de création de la Richesse, or les faits nous démontrent aujourd’hui que ce n’est pas tant les méthodes de création de la Richesse qui forment la partie immergée mais la capacité des contemporains à appréhender et à accepter celles-ci.
 Le meilleur exemple de cette démonstration est le fonctionnement du phénomène majeur de notre époque, à savoir l’immigration massive en Europe des populations afro-islamiques entraînant des questionnements historiquement hors norme.
 Si l’on suit la pensée de Marx, se serait donc le mode de fonctionnement économique, à savoir le libéralisme mondialisé qui serait à l’origine de l’idéologie antiraciste et de repentance qui s’est emparée de l’Occident. Or sans entrer dans les détails, cette immigration n’arrange pas du tout objectivement et subjectivement le système en question, car augmentant au fur et à mesure la médiocrité de la main d’œuvre intellectuelle et manuelle, les coûts du Travail et surtout une situation explosive totalement inexploitable économiquement, mis à part quelques encas comme le commerce de la viande Hallal ou les constructions de Mosquées.
 Et en regardant d’un peu plus près, les créateurs et les défenseurs les plus acharnés de ce phénomène et de cette idéologie sont aussi les plus grands contempteurs du système économique. Il ne s’agit donc pas de savoir comment tourne la machine mais qui décide de la faire tourner. Et en appliquant sa méthode de dialectique historique, on peut constater que la philosophie en elle-même est plus que souvent une critique ou une remise en cause du fonctionnement qu’une validation de celui-ci, et cela des présocratiques à aujourd’hui.
 La partie immergée de l’iceberg n’est donc pas le système économique, pas plus que la partie supérieure ne peut être la conception des choses et les systèmes qui en découlent, car aussi bien l’économie que le droit ou toutes les sciences humaines conductrices sont elles-mêmes issues de philosophies, et se retrouvent entremêlées et présentes de partout sans que l’on puisse véritablement dire qui influence qui ou quoi.
 On peut donc considérer l’iceberg comme un tout, à savoir le système en place, donc le libéralisme mondialisé, où la base serait les critiques et les conceptions des contemporains et la partie émergée le pouvoir chargé de faire fonctionner le tout. Un pouvoir qui doit combiner entre le rôle initial à savoir faire tourner la machine, et éviter la rupture avec la base.
 Et les changements marxiens, décrits par lui-même comme la rupture entre l’infrastructure économique et la superstructure politique sont donc en fait la rupture entre la réalité du pouvoir et la conception générale de celui-ci.
 Et en l’état actuel des choses, la réalité est un système qui tends inévitablement à créer des écarts de richesses bruts de plus en plus grand, une base qui demande de l’égalitarisme et un pouvoir qui concilie cela tant bien que mal. Et la rupture se fera quand la nécessité de préserver ces écarts sera en contradiction avec cette soif inextinguible d’égalité entre tous malgré les dons complètement inégaux de Mère Nature.
 L’économiste de la première moitié du XX° siècle Schumpeter pensait que le monde était condamné à terme au Socialisme parce que le système démocratique en place allait forcément aller à contre-courant du Capitalisme qui est basé sur l’enrichissement exceptionnel de quelques uns. Moi je pense que le Libéralisme vaincra parce que sous nos yeux se déroule ce qui arrive quand on essaye de le contrer, et je ne parle pas forcément des méthodes réelles comme le Communisme.

 Pour en revenir donc à Nicolas Sarkozy, nous avons vu que l’exercice du pouvoir est plus ou moins décidé à l’avance, et donc que les élections et le pouvoir au Peuple ne manière général n’est qu’un fantasme. Il ne reste plus en fait qu’à y accéder surtout par plaisir personnel.
 C’est donc de Machiavel que nous avons l’explication de première main, à savoir que l’important n’est pas d’exercer le pouvoir mais d’y accéder et de le garder. C’est le lot de tous les hommes politiques de France et de Navarre, et la charge de Président de la République n’y échappe pas. Sarkozy illusionne donc en vu d’être réélu, et peut importe ce qu’il fait vraiment, il n’y a donc pas à le blâmer particulièrement.
 La seule chose qu’il a faire, c’est de ne pas reculer quand il faut affirmer le système en place explicitement ou implicitement, et moi je trouve qu’il le fait plutôt bien. En fait l’unique action qu’il pouvait vraiment faire dans cette petite case étroite qu’est la France, était d’affirmer notre Occidentalité, et il l’a parfaitement fait en réintégrant l’OTAN contre l’avis de la base. Je lui souhaite donc bonne chance et bon courage pour 2012.